La Galissonne
Slogan du site

L’association La Galissonne créée à St-Germain-des-Prés, le 29 Novembre 1995 affiliée FFRandonnée.
Elle a pour but de tracer des sentiers de promenades et d’animer des randonnées pédestres.
Elle a une vocation culturelle et de mise en valeur du patrimoine local.

St-Maurice-sur-Aveyron

par alainh

St-Maurice-sur-Aveyron est une commune du canton et de la Communauté de Communes de Châtillon-Coligny et de l’arrondissement de Montargis.

Dépendant selon les époques de la châtellenie de Saint-Fargeau, de Châtillon-sur-Loing ou de Château-Renard, c’est seulement depuis 1975 que St-Maurice-sur-Aveyron fait partie du canton de Châtillon-Coligny.

Il y a environ 900 habitants : les Saint Mauriciens et Saint Mauriciennes, sur une superficie de 53,76 km² à une altitude comprise entre 126 et 199 mètres.

La rivière Aveyron traverse la commune, de même que le GR13 qui relie Fontainebleau à Arcy-sur-Cure.

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Saint Maurice super Averionem (1312), Saint-Maurice-sur-Laveron, Saint-Maurice-Lavron (XIIIe s.) ou Avron, Maurice-sur-Laveron en 1793, Saint-Maurice-sur-Larron au XIXe siècle.

Le premier élément est l’hagionyme saint Maurice, patron de la paroisse. Le second élément se réfère à un hydronyme, l’Aveyron qui passe sur la commune.

Le radical sanscrit av ou ev, très fréquent dans toutes les langues indo-européennes, sert de radical au nom de nombreuses rivières et lieux humides.

Aveyron est d’origine celtique, où avarona signifie « petite rivière » ; le proto-celtique donne pour la rivière awarā.

Au XIIe siècle, le nom de la rivière est attesté sous la forme Lavion. La forme Averio est antérieure au XIIIe siècle. Averon est une forme récurrente du début du XVIIe siècle jusque vers la fin du XVIIIe siècle.

Histoire

Le bourg existait déjà aux premiers siècles de notre ère, abritant alors une population considérable.

Par la suite, la commune fut dotée de deux châteaux : celui d’en haut et celui d’en bas, appelés « les Infernats », ou parfois « les Enfermas ».

L’Infernat d’en bas fut la demeure de Jacques Cœur après sa disgrâce. Il était situé près de la rivière. Il a aujourd’hui disparu.

L’Infernat d’en haut fut bâti par le chevalier Régnait de l’Enferma ; ce dernier fut inhumé dans l’église de Saint-Maurice où il est représenté par une statue de pierre, ceint d’une épée avec un chien à ses pieds. Ce château, dont les restes imposants sont toujours visibles aujourd’hui, aurait appartenu à Jacques de Bracque et à la Maison de Montmorency-Luxembourg, seigneurs de Châtillon-sur-Loing.

Au début du XXe siècle, St-Maurice comptait 97 hameaux (pour environ 1600 habitants), et nombre de commerces aujourd’hui disparus : 1 aubergiste, 2 entreprises de battage, 2 bouchers, 2 boulangers, 12 cafés (10 au bourg, 1 à Fontainejean, 1 à la Breuille), 3 charrons, 3 bourreliers, 5 marchands de chaussures, 1 chiffonnier, 5 cordonniers, 3 couturières, 1 magasin de mode et de lingerie, 3 magasins de Nouveautés, 2 tailleurs d’habits, 2 coiffeurs-perruquiers, 3 couvreurs, 4 entrepreneurs de bâtiment, 2 menuisiers, 9 épiciers, 2 grainetiers, 1 marchand d’engrais, 1 meunier, 1 fumiste, 1 horloger, 4 maréchaux-ferrants, 1 tourneur sur bois, 2 hôtels, 5 tonneliers, 1 marchand de vin en gros, 1 marchand de veaux.
Tous les dimanches après-midi se déroulait un marché. Neuf fois par an on y trouvait une foire : le dernier lundi de février, le dernier lundi de mars, et les 23 avril, 8 juin, 8 juillet, 5 août, 23 septembre, 8 novembre et 23 décembre. Deux « louées aux domestiques » par an : dimanche précédant le 24 juin, et deuxième dimanche avant la Toussaint.

L’abbaye de Fontainejean

Vers 1124, sous l’impulsion de Milon de Courtenay appartenant à la Maison de Courtenay et seigneur de Cerdagne, l’abbaye cistercienne de Fontainejean est fondée. C’est la 8e abbaye cistercienne de Pontigny. Le premier abbé, Étienne, arrive de Citeaux avec 12 religieux le 20 mars 1124.

Leurs premières constructions sont des cellules de branchages et un oratoire consacré à sainte Marie-Madeleine. Le champ où aurait été élevée cette première chapelle est encore nommé champ des Madeleines aux XVIIIe et XIXe siècles.
Cependant, avec l’aide puissante de Milon de Courtenay tant en terres qu’en argent et main d’œuvre, les moines sortent bientôt de la gêne. Des fossés sont creusés pour drainer les marécages de ce fond de vallée. Une partie de leurs eaux sont dirigées directement vers l’Aveyron ; le reste est canalisé pour former le ru des Fontaines, assez puissant pour mouvoir le moulin des moines.

L’édification de l’abbaye débute sur un terrain assaini vers 1140. En 1148 Pierre Ier de Courtenay, frère du roi Louis VII, la nomme abbaye royale ; une charte de 1197 confirme ses donations à l’abbaye. L’église est consacrée à Notre-Dame en 1173.

En 1189, 80 moines et 400 étudiants sont recensés. Peu après son début l’abbaye contient 80 cellules, de grands dortoirs et nombreuses dépendances ; l’autel de son église est décoré de fleurs de lys (l’emblème de la Vierge Marie).

L’un les premiers abbés de Fontainejean est Guillaume de Bourges, futur archevêque de Bourges, appartenant à la famille des comtes de Nevers alors alliés à la Maison capétienne de Courtenay et donc au roi Louis VI.

En 1209, Guillaume meurt alors que l’abbaye compte environ 200 religieux et 400 étudiants. Sa canonisation rapide par Innocent III intervient en 1217 et contribue à accroître la renommée de l’abbaye qui, soutenue par ses puissants protecteurs, attire des pèlerins de toute l’Europe

Durement éprouvée lors de la guerre de Cent Ans, incendiée par les protestants en 1562. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, elle survécut malgré l’âpreté des abbés commendataires, grâce à son foncier et à des prieurs de valeur. Il ne restaient que 3 moines en 1790. Elle est détruite pendant la Révolution.
En 1790, la chapelle Saint-Laurent est détruite, puis la maison conventuelle est vendue et l’église est pillée en 1794. Vendue comme bien national, elle est débarrassée de sa toiture et la flèche du clocher est démontée.
En 1820, les voûtes s’ effondrent. De 1822 à 1834, le préfet Mésange continue la destruction de l’ église et en vend les matériaux.
Vers 1840, destruction du logis abbatial et construction d’une maison de campagne.
Vers 1845, destruction des caveaux seigneuriaux.
1862 : chute de l’arc triomphal.

De l’abbatiale édifiée dans le premier tiers du XIIIe siècle, restent deux travées du mur nord du choeur et le bas-côté droit du transept gauche. La grange aux dîmes, non classée, est dans un bon état de conservation, avec deux salles voûtées d’arêtes au rez de chaussée. Belle charpente en châtaignier dans les combles.

Sources : Mairie de St-Maurice-sur-Aveyron, Wikipédia, Interstices et Cister.Net