"L’un des plus beaux villages de France"
"Jardin remarquable"
Château
Aux confins du Berry et de la Bourgogne, à 16 km de Nevers, se dresse le château d’Apremont-sur-Allier ; à ses pieds s’étend le village aux pittoresques maisons médiévales. Il ne reste pas grand-chose de la formidable forteresse-prison des ducs de Bourgogne qui fut démantelée par Charles VIII : 5 tours contre les 15 tours d’antan, l’herbe à la place de l’eau dans les douves et une élégante façade gothique refaite entre les 2 guerres mondiales dans la belle pierre jaune du pays.
Louis de Béthune achète en 1722 le château aux Roffignac : depuis lors, le domaine est aux mains de la même famille : Béthune, Massseran, Saint Sauveur, Schneider et aujourd’hui Brissac par une transmission en ligne féminine.
En 1894, Antoinette de Rafelis de Saint Sauveur, la grand-mère de l’actuelle propriétaire, épouse Eugène Schneider, maître de forges au Creusot, le 3e de la célèbre dynastie industrielle. Il s’enthousiasme pour le site qu’il ne cesse de transformer et d’améliorer jusqu’à sa mort, en 1942. Son petit-fils, Gilles de Brissac, lui succède et crée en 1970 le Parc Floral qui s’impose vite comme un des plus beaux jardins de l’après-guerrre.
Village
A l’origine, Apremont était un village de carriers. Les nombreuses carrières fournissaient en abondance des pierres de taille, celles-ci, acheminées sur des bateaux à fond plat sur l’Allier, puis la Loire, ont servi à la construction de plusieurs édifices religieux : entre autres la cathédrale d’Orléans et l’abbaye de St-Benoît-sur-Loire. Une des maisons du XVe siècle, devant l’ancien port d’embarquement, porte encore le nom de "maison des Mariniers".
S’inspirant de ce passé médiéval, Eugène Schneider, en 1930, aidé du décorateur Antoine de Galéa, va entreprendre un patient travail de mise en valeur du village. Ce qui n’est pas en harmonie avec le site est rasé et, à la place, des groupes entiers de maisons sont reconstruits dans le style médiéval berrichon.
Aujourd’hui, ses descendants s’efforcent de poursuivre son oeuvre.
Parc Floral
La mise en valeur de ce site n’aurait pas été complète sans la création d’un jardin destiné à un vaste public d’amoureux de la nature. Il est l’oeuvre de Gilles de Brissac, décédé en 2002. Les premiers travaux ont débuté en 1970 : une vallée a été barrée afin de constituer une série d’étangs sur lesquels s’épanouissent une collection de plantes aquatiques.
Des prés ont été changés en pelouse et massifs d’arbustes à fleurs. Une cascade, construite avec 650 tonnes de rochers, a été aménagée dans une ancienne carrière désaffectée.
Un fois achevé ce travail considérable, les plantations proprement dites ont commencé. Des arbres en bac, pesant entre 3 et 4 tonnes, ont été amenés en semi-remorques et mis en place à grand renfort de bulldozers. Les essences les plus rares sont ainsi représentées :
Conifères : séquoias, cèdres pleureurs, cyprès chauves, thuyas dorés, cryptomérias du Japon, chamaecyparis, opbtusas crippsii.
Caduques : ginkos, biloba, tulipiers, liquidambars, hêtres panachés, hêtres pourpres, bouleaux pleureurs, érables brillantissima, cerisiers et pommiers d’ornement, magnolias soulangeana et lennei, pour ne citer que quelque-uns.
Les arbustes à fleurs, répartis en larges groupes constituent, parmi tant d’autres, une collection digne d’intérêt : forsythias, rhododendrons, azalées, lilas, kolkwitzias, choisyas, weigelas, deutzias, seringas, buddleias, rosiers arbustes, clérodendrons, pyracanthas, cotonéasters, desmodium penduliflorum, etc...
Quant aux plantes vivaces, une place de choix a été réservée aux variétés les plus récentes et forment des bordures colorées de printemps, d’été et d’automne.
Inspirée du fameux "jardin blanc" de Sissinghurst dans le Kent (Angleterre), une bordure d’arbustes et de plantes vivaces à fleurs blanches ou à feuillages argentés s’étend devant un groupe de maisons particulièrement pittoresques.
Une pergola exclusivement composée de glycines de Chine et du Japon constitue un attrait supplémentaire pour le visiteur.
Surplombant la cascade, plantes de rocaille et conifères rampants mettent des notes vives dans l’entassement des pierres.
Le pelouses jouent un rôle primordial dans la conception de ce parc. Ici, comme en Angleterre, on peut marcher sur le gazon, qui est aussi le lien entre ces divers jardins.
Fabriques
Trois fabriques, petites constructions en vogue XVIIIe siècle, ont été édifiées dans le parc :
– le pont-pagode chinois,
– le pavillon turc, orné de peintures représentant les "Ages de la Vie",
– le belvédère, décoré de 8 panneaux en faïence de Nevers exécutés par les établissements Montagnon, d’après les dessins d’Alexandre Serebriakoff, sur le thème d’un voyage des "Polichinelles" autour du monde.
Ecuries du château
Elles renferment une collection permanente de calèches du XIXe siècle ayant appartenu à la famille des propriétaires et, chaque année, de nouvelles expositions.
Sources : Parc Floral et musée d’Apremont.