Par : claudeh
Publié : 1er janvier 2000

Amilly la Mère-Dieu

DE LA CHAPELLE DE LA MERE-DIEU A L’ARBRE DE LA FRATERNITE

Soumise théoriquement aux Dominicaines depuis 559 ans, Amilly n’était donc en rien préparée à une révolution prochaine. Sans doute, d’après la vente de 1790, les Dames d’Amilly possédaient encore en propre « 3 maisons à la Léthumières pour 4 042 livres, 58 arpents de prés à La Chise pour 41 156 livres, le moulin Charrier estimé 7 000 livres, la maison de La Justice pour 2 200 livres et 17 arpents de bois pour 4 000 livres au Bois des Dames ». Elles n’avaient cessé de vendre et leur régime débonnaire ne préparait ni aux grandes revendications ni à une ferme défense de l’état de choses existant qui était surtout un aimable laisser-aller. Or, d’un coup, en septembre 1792, les couvents étaient fermés. D’un coup les 1 360 habitants d’Amilly (débarrassés de La Chaussée) passaient de l’état de terre ecclésiastique à celui de commune.

Rien ne peut alors s’y opposer : le seul opposant avoué, Viénot de Vaublanc, député de la Seine-et-Marne à l’Assemblée Législative en 1791, a vu ses biens saisis et vendus 118 305 francs et parcourt la France à pied pendant la Terreur. Sans être toujours attachée aux religieuses qui partent, la population s’aperçoit qu’elle l’était à la bonhomie de leur administration. D’autant que les premiers pas de la vie communale s’effectuent dans des circonstances peu propices. En août 1793, moins d’un an après le départ des religieuses, la disette était grande, les esprits surexcités et l’approvisionnement réduit à se faire en arrêtant les voitures de blé ou de farine qui passaient. C’est alors que des habitants de la cour de La Mère-Dieu, dit-on, arrêtèrent un convoi de grains, se livrant à des voies de fait sur les gardes nationaux qui l’accompagnaient.

Or, à Montargis, on était sous le coup de la proclamation exaltée faite aux gardes par Benou, procureur de la commune. A la nouvelle de l’incident, relativement mineur, la garde nationale de Montargis se prend d’effervescence et cette surexcitation est aisément canalisée par le procureur qui sentait que le sanctuaire de la Mère-Dieu gardait son emprise sur des Montargois. Aussi le 28 août, la garde nationale de Montargis, armée de 2 pièces de canon, et à laquelle s’était joint un détachement de chasseurs mandés en hâte, organise une véritable expédition contre les habitants de la Mère-Dieu et du Bourg d’Amilly, intervention maladroite réalisée dans des conditions peu honorables.

Le rapport indique qu’ « on s’empara des mutins ; on détruisit la chapelle de La Mère-Dieu, on brisa la cloche de l’église d’Amilly… puis on rentra triomphalement à Montargis en chantant la « Marseillaise » et en emportant comme trophées les débris de la cloche, un drapeau et un tambour ».Il oublie évidemment quelques sévices aux hommes, quelques violences aux femmes et quelques incendies aux maisons, heureusement circonscrits. Telle fut l’« affaire d’Amilly » dont le registre de la « Confrairie de la Mère-Dieu », clos en mars 1793, révèle de façon inattendue un aspect des circonstances. Une note volante de l’abbé Massé, alors curé d’Amilly, indique à la fin du registre qu’il a dit à nouveau les messes du samedi à La Mère-Dieu en juillet et septembre. Donc, depuis l’été les sentiments anciens reprenaient vigueur ; en août, par contre, aucune manifestation religieuse car on s’attendait à une réaction des gardes nationaux, et en septembre, malgré les destructions du 28 août, reprise du culte comme pour narguer les gardes vraiment maladroits.

On voit aujourd’hui une petite chapelle sur l’emplacement de la chapelle détruite.

On voit ainsi jusqu’où allaient, de part et d’autre, les passions. A la suite de cette expédition montargoise, les habitants d’Amilly de tous bords montraient une grande animosité contre ceux de Montargis qui s’avisèrent que lâcher les « mutins » prisonniers ne suffisait pas : c’était presque la guerre civile entre les deux communes. Cet état de choses ne prit fin que le 10 octobre où, sur l’initiative du représentant du peuple Pignon, il y eut, pour adoucir les rapports, une grande fête de réconciliation à Amilly.
Les Montargois, venus avec le désir de faire oublier le 28 août, plantèrent près de l’église l’Arbre de la fraternité qui existait encore récemment. C’était un symbole. Mais la réaction thermidorienne donna vite en tous points raison aux Amillacois : le 29 juillet 1794, les Montargois eux-mêmes brûlaient en effigie Benou dont les excitations avaient été le ferment de cette insolite querelle.

L’arbre de la Fraternité

Extrait du journal n°1 de la ville d’Amilly de 1966

Par : claudeh

Amilly

Amilly

Amilly, chef-lieu de canton, arrondissement de Montargis.
Origine du nom : Amiliacum ou villa Amilii, riche villa gallo-romaine (IVe siècle).
Les 12 333 habitants sont les Amillois et Amilloises (recensement 2012).
Superficie de 40,26 km².
Son altitude varie de 86 mètres à 139 mètres.
Hydrographie : le Loing, le Vernisson, le Puiseaux, la Galissonne, le canal de Briare.

Histoire d’Amilly
Au XIIe siècle, la ville obtient une franchise de la part des seigneurs de Courtenay.

Sa puissance débute avec le premier couvent des filles de Saint-Dominique fondé en 1243 sur le territoire d’Amilly. Au XVIe siècle, sont construites les églises du Bourg et de Saint-Firmin, au XVIIè siècle ce sont les bénédictines qui établissent leur autorité religieuse sur le Bourg. Au fil des siècles, par son abondance des lieux de culte, Amilly devient un fief ecclésiastique sans contrepoids seigneurial.
L’activité économique se développe dès le Xe siècle, autour de l’utilisation des premiers moulins à vent, puis à eau. Au cours du XIVe siècle les Amillois se spécialisent dans l’administration du Buisson de Poncourt, ils y occupent longtemps la charge de "Concierge", responsables des Forêts.

A la fin du XIXe siècle, le véritable pouvoir communal commence à s’affirmer avec l’apparition d’une administration municipale embryonnaire et la fermeture des couvents.
En septembre 1792, Amilly passe de l’État de terre ecclésiastique à celui de commune.
Le XIXe siècle est marqué par l’essor économique, avec les premiers concours agricoles à la Pailleterie et le travail, réputé, de filature de coton, de soie puis de lin du site du Gros Moulin. Après la deuxième guerre mondiale, la dernière filature disparaît.

Dès le haut Moyen Âge, le Loing était une rivière aménagée pour la navigation, avec des pertuis et des moulins à forge ou à blé. Le roi Henri IV et Sully doublèrent le Loing par le Canal de Loire en Seine qui devint le Canal de Briare. Ce fut le plus grand chantier de travaux publics du XVIIe siècle. Ce canal assura le développement de la commune.

Le plus gros sarcophage (4000 kg) du Loiret a été découvert en 1983 rue des Castors. Il contenait les corps de deux femmes d’âges différents.

Sources : site de la ville d’Amilly, Wikipedia, annuaire-mairie.fr, le Gâtinais entre Seine et Puisaye

Par : claudeh , domic

La Tuilerie

L’écluse de la Tuilerie date en grande partie de 1640. Elle a été agrandie en 1890 pour recevoir des péniches au gabarit Freycinet, soit d’une longueur de 38,5 m.

Charles de Freycinet, ingénieur et homme politique français né à Foix (1828-1923), ministre des travaux publics de 1877 à 1879, sous la 3ème République, a attaché son nom à la réalisation de grands travaux (ponts, canaux, chemin de fer).

Lié aux aménagements de la fin du 19ème siècle, le port de la Tuilerie connait une nouvelle affectation en 1961. Elf Aquitaine exploite alors le pétrole du Gâtinais (aux environs de Château-Renard) et le stocke dans 3 grandes citernes. Tous les 3 jours, 3 ou 4 péniches chargées de 230 tonnes de pétrole brut chacune quittaient le port pour l’Ile de France. Cette activité cessa en novembre 1992 et les citernes disparaissent du paysage.

La route des ponts : au 19ème siècle la traversée de la vallée entre l’écluse de la Tuilerie et l’usine dite du Gros Moulin n’est toujours pas réglée. La seule voie directe de communication entre Amilly et son quartier de St Firmin n’est qu’une succession de gués et de passerelles sur l’ancien chemin vicinal. Toujours en mauvais état, nécessitant des réparations fréquentes, ces ponts de bois sont progressivement restaurés et reconstruits après de nombreuses délibérations du conseil municipal d’Amilly.

La maison éclusière et l’Auberge de l’Ecluse sont contemporaines (fin 19ème siècle) de la construction du pont de la Tuilerie.

Source : mairie d’Amilly

Par : alainh

Hameaux et lieux-dits d’Amilly

Quelques origines...

L’Armoire : vient de l’Armoy (1544) qui indiquait, en langage populaire, l’armoise, une herbe vivace que l’on trouvait ici.

Pisseux : c’était, en 1491, le surnom de la fontaine. On appelait le ru des Réveillons « Pissedure » ou encore « la Pissardière ».

Les Châtelains : nom de la famille Chastellains qui vivait à Amilly de 1491 jusqu’au XVIIe siècle.

Les Reigniers : ici vivait la famille Régnier de 1524 à 1581.

Le Ruisseau : il s’agit du ru qui arrivait jusqu’à la Mère-Dieu.

La Cognetterie : la maison des bûcherons, appelés populairement « les cagnots ».

Les Goths : les gauts (1272) était la traduction française de l’austrasien Wald (forêt). Une clairière totalement isolée en forêt accueillait les « hommes des bois ».

Les Râteliers : lieu où fut pratiqué le « râtelage » à la herse.

Les Blards : vient des bolars qui étaient les bouleaux (boulards).

Les Pohuts : nom d’une famille amilloise qui vient du médiéval « pohier huchie » (faire venir par un cri d’appel). Un pohu est un appelant.

Les Sarradins : nom d’une famille amilloise qui a vécu ici pendant deux siècles. Il existait ici, au XVIe siècle, un moulin à vent dont le meunier, en 1545, est Pierre Jourdin.

Pipault : centre d’un ancien fief médiéval et refuge pendant la guerre de Cent ans. Pipault est le lieu où l’on glousse, où se placent les appelants pour attirer les animaux que l’on veut chasser.

La Léthumière : la mare aux bords glissants a donné son étymologie au nom : tumer signifiait tomber. La noue lumière est la mare où l’on s’enfonce.

Les Musets : nom d’une famille amilloise. Muset ou mosard est un bavard. Ce lieu a connu un vif développement à partir du défrichement de 1622. C’était le véritable centre du quartier des Goths.

Les Pointards : les poinctards (les poings tordus), nom d’une famille amilloise depuis 1524.

Le Buisson : ferme à l’extrémité de l’écran d’arbre (buisson était un petit bois) séparant le quartier des Goths.

Saulceux : le lieu des saules. Petit manoir de 1482 au début du XVIIIe siècle qui a pris la suite du fief de Brosseronde détruit à Couleuvreux.

Maltaverne : Maletaverne, le mauvais cabaret. Il y avait là une fontaine (en 1539).

Le Genetoy : cette ancienne Grassinerie (1544) ne prend le nom de genetoy qu’au milieu du XVIIeme siècle, c’est le lieu des genêts.

Par : alainh

Blason d’Amilly

Extrait du journal de la ville d’Amilly de 1966

Les armes d’Amilly n’ont pas été concédées par un acte de l’Ancien Régime en faveur d’une seigneurie ou par une décision postérieure à 1789 dont aurait bénéficié la commune. Les armes de la ville ont été adoptées par la municipalité au XX* siècle ratifiant une habitude gui remonte à 1875 environ.

Premier quartier

 :
Un aigle bicéphale de sable sur champ d’argent,
Le premier quartier est le plus anciennement mentionné. Charron le signale en 1890 en ces termes : « d’argent à un aigle à deux têtes de sable, le vol étendu, becqué et membré d’or ». On sait en effet que pour les blasons, noir se dit de sable, bleu se dit d’azur et rouge se dit de gueule. Charron ne mentionne pas les autres quartiers en ce qui concerne Amilly, mais son témoignage est la preuve qu’il s’agit bien du quartier symbolisant le Bourg. L’aigle désigne les hauteurs, ce n’est que tardivement qu’il a pris le sens d’empire.

Le deuxième quartier :

Un lion d’argent sur champ de gueule.
Le deuxième quartier a pour attribut principal le lion de Luxembourg qui se caractérise par une queue stylisée en deux pointes. C’est le souvenir de Jean de Luxembourg naguère enterré au couvent de Saint-Dominique. Ce quartier symbolise donc la partie d’Amilly voisine de l’ancien couvent :
La Forêt, la Chaussée, les Closiers, Viroy etc.

Troisième quartier :

Trois bandes horizontales :
La première, d’azur à trois canettes d’argent
La seconde, d’argent sans ornement
La troisième, d’azur chargée d’une roue de moulin d’argent.
Le troisième quartier combine ce qui illustre la vallée.
Les canettes représentent ordinairement les marécages, c’est-à-dire, ici, Varennes et les Machots,
La bande d’argent sans ornement évoque la Seigneurie du canal
Et la roue de moulin est la traduction de Gros Moulin. Il est très rare qu’un quartier d’armes écartelées soit ainsi divisé en trois. C’est une composition qui au plus tôt date de la période de prospérité du Gros Moulin qui a sans doute fait penser à doter Amilly d’armes illustrant l’ensemble de la commune.

Quatrième quartier :

De gueule chargé de trois harpons d’argent disposés deux et un
Les trois harpons se rapportent évidemment à
Brise-Lances et le dernier quartier symbolise ainsi
Saint-Firmin-des Vignes et l’ouest du Loing.