La Galissonne
Slogan du site

L’association La Galissonne créée à St-Germain-des-Prés, le 29 Novembre 1995 affiliée FFRandonnée.
Elle a pour but de tracer des sentiers de promenades et d’animer des randonnées pédestres.
Elle a une vocation culturelle et de mise en valeur du patrimoine local.

Bouzy-la-Forêt

par alainh

Bouzy-la-Forêt

Bouzy-la-Forêt, canton de Châteauneuf-sur-Loire, arrondissement d’Orléans, a une superficie de 37,47 km2 dont 17,70 km2 de forêt domaniale et 5,90 km2 de bois particuliers.
Son altitude varie de 125 mètres à 132 mètres avec un point culminant à 150 mètres (lieu-dit le Chalet).
Les 1218 habitants se nomment les Bulzaciens et les Bulzaciennes (recensement 2019).
Le village est bordé par la petite rivière le Saint-Laurent qui se jette dans la Bonnée, et à l’ouest par le ruisseau du Milourdin.
Hydrographie : de nombreux étangs tels que Le Grand Etang, l’Etang des Planches, le Petit Etang qui sont situés bout à bout... Le Grand Etang, fort pittoresque, possède en son milieu un Îlot contenant les tombes de Joseph Vion et de sa compagne Émilie Gaigne.

A la découverte de Bouzy-la-Forêt

Bouzy-la-Forêt marie la forêt et l’eau sous toutes ses formes, depuis des siècles et vous invite à des promenades nature ressourçantes.

De nombreuses mares et d’importants étangs creusés par les moines de Saint-Benoît-sur-Loire ponctuent les bois du massif forestier de Lorris qui entoure le bourg.
L’histoire locale nous raconte qu’au XIIe siècle le Saint-Laurent était une source aux vertus miraculeuses ; tremper sa chemise et son linge de corps dans ce ruisseau guérissaient les rhumatismes et redonnaient forces aux vieillards.

Aujourd’hui il vous mène vers un monastère contemporain au cœur de la forêt où les moniales bénédictines de Bouzy perpétuent la fabrication de l’Eau d’Emeraude.

Histoire et Patrimoine

Les chartes de l’abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire mentionnent pour Bouzy le mot Bulzacium, nom du premier occupant romain qui y fonde une colonie, d’où le nom de Bulzaciens pour les habitants de Bouzy-la-Forêt.

À l’époque gallo-romaine, il existait au lieu-dit le Mesnil-Bretonneux (4 km au sud-ouest de bourg et à 500 m à l’ouest du Grand Etang), un théâtre en forme de fer à cheval qui pouvait accueillir de 500 à 600 spectateurs. À peu de distance se trouvaient également des thermes. L’emplacement en est signalé par la remontée de moellons et de fragments de tuiles lors des labours. Noter également la découverte de deux trésors, dont l’un en bordure de la voie Orléans-Auxerre et que l’on a estimé enfoui lors des invasions de 275 - l’autre trésor restant non localisé.

La terre de Bouzy relevait de l’évêque d’Orléans qui, en 1179, la cédait à l’abbaye de Saint-Benoît. Le lieu-dit Méry était un fief considérable : il y avait un château fort dont il ne reste plus trace. A la Révolution, il était devenu la propriété de l’abbaye de la Grande Sauve de Bordeaux à qui le dernier châtelain l’avait donné.

Depuis le 25 février 1932, Bouzy a rajouté « la Forêt » à son nom, afin de ne pas faire confusion avec Bouzy dans la Marne.

La commune est située dans la zone de protection spéciale forêt d’Orléans du réseau Natura 2000.

L’écrivain Jean Lescure y a régulièrement résidé et écrit une part de son œuvre du début des années 1960 à sa mort.

Eglise Saint Martin de Bouzy-la-Forêt (XIIème et XVIème siècles)

En 1179, Manassès de Garlande, évêque d’Orléans, confirme le patronage de l’église à l’abbé de Saint-Benoît. L’église du XIIème siècle de style roman, est dédiée à Saint-Martin.
Il y avait également une chapelle de Saint-Laurent. Elle fut détruite par les protestants et l’église sérieusement endommagée. Elle fut restaurée et les pierres de la chapelle servirent à la reconstruction du chœur. L’église fut rendue au culte en 1592. Le clocher actuel date de 1876 et a été construit en devant de l’église. Le coq qui le surmonte est de 1744 et la cloche pèse 612 kg. La nef a 22 mètres de longueur et 6 mètres de largeur et peut contenir 250 personnes. Le presbytère a été construit en 1877.
Le dernier curé résidant au presbytère quitte Bouzy le 15 novembre 1911.

Monastère Notre-Dame

www.benedictines-bouzy.com

Le monastère a été construit en 1999, à l’orée de la forêt d’Orléans, selon une architecture contemporaine, autour de l’église claire et sobre, avec ses deux cloîtres : un pour les hôtes et l’autre pour les sœurs Bénédictines.
Le monastère de Bouzy-la-Forêt appartient à la Congrégation des Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire qui compte aujourd’hui quatre prieurés : trois en France et un à Jérusalem. Cette branche du grand arbre bénédictin a été fondée au XVIIème siècle par Madame Antoinette d’Orléans-Longueville, cousine germaine d’Henri IV.
L’Eau d’Emeraude, fabriquée par les Bénédictines depuis 4 siècles à base de miel et de plantes aromatiques (sauge, menthe poivrée et romarin), est une lotion apaisante et purifiante pour la peau et l’hygiène buccale.
Déjà au XVIIe siècle, Madame de Sévigné vantait à sa fille le soulagement que lui avait apporté l’Eau d’Emeraude suite à un accident de carrosse.
Le magasin du monastère propose des produits variés, issus du bel et bien faire des autres monastères : objets religieux, produits d’hygiène et d’alimentation, bougies, livres, carterie...

Guerre 1939-1945

http://francecrashes39-45.net/page_fiche_av.php?id=1416

Au retour d’une mission de bombardement de la ville de Stuttgart (Allemagne) dans la nuit du 24 au 25 juillet 1944, le 57ème Escadron de la Royal Air Force a perdu un appareil bombardier Lancaster DXN-ND 560. L’avion, abattu par un chasseur de nuit Ju88, s’est crashé au lieu-dit Queue de la Reine. Les sept personnes composant l’équipage sont tuées. L’équipage a été inhumé au cimetière d’Orléans.

Une stèle a été érigée près de l’église à la mémoire de l’équipage.

Le Château de Sauvée

Au hameau de Sauvée, il existait un château. Pratiquement disparu, il en reste aujourd’hui quelques bâtiments.
Voici son histoire :

Les Titon

A son origine ce n’était qu’une simple métairie acquise en 1713 par Jean Jacques Titon, chevalier, "Seigneur du Plessis et autres lieux, conseiller du roi en ses Conseils, maître ordinaire à la chambre des Comptes à Paris". Il acquiert la même année, la métairie du Mesnil Le Bretonneux , la métairie de La Brièrre et la maison des Farganats.
La propriété se transmet au sein de la famille et s’agrandit.

En 1752, Daniel Jacques Titon décide la construction d’un corps de logis plus important qui deviendra "le château de Sauvée".
Cette date est authentifiée par une inscription figurant sur une pierre scellée dans un mur des communs (probablement scellée à cet endroit après la démolition du bâtiment principal). Cette inscription est rédigée en latin, dont voici la traduction :
"Daniel Auguste Titon, Chevalier Conseiller du Roi au Conseil Suprême du Sénat de Paris, pose la première pierre de cette maison le 20 septembre 1752, avant la dissolution de ce Sénat qui eut lieu au mois de mai 1753. II fut rappelé le 1er septembre 1754".
On ne sait pourquoi le prénom de Daniel Auguste s’est substitué à celui de Daniel Jacques.

François Mauduison

Le 15 mars 1788, Jean Baptiste Maximilien Pierre Titon, neveu du précédent, vend la totalité de ses biens, dont le château de Sauvée, à François Mauduison, prêtre de son état, pour la somme de 98 765 francs.

François Mauduison est né à Orléans à Saint Donatien le 18 août 1752, dans une famille qui comptait plusieurs prêtres. Son oncle François Mauduison né en 1721 et ordonné prêtre en 1746 fut vicaire à Châteauneuf-sur-Loire et curé à Dampierre en 1761. Il eut un cousin Jacques François Mauduison également prêtre.

Notre François Mauduison ordonné prêtre en 1776 dût prêter serment à la Constitution civile du clergé, puisqu’il fut nommé officier d’état civil le 2 février 1793.

Retiré à Sauvée, il obtint de Monseigneur Vernier le droit de dire la messe dans sa chapelle privée. En contrepartie, il assurait un service gratuit dans les cures voisines et fut agréé pour desservir Bouzy en 1806. Il en demanda la décharge en 1809.

Pour la suite du récit, il nous est nécessaire de rentrer dans la vie privée de ce dernier, en publiant un « Extrait du Registre des Actes de Naissance de l’an VII » de la ville de Paris.

"Du dix-neuf Germinal an Sept de la République Française. Acte de naissance de Louise Victoire Flore (fille) née hier à dix heures du soir, rue du faubourg Saint Honoré n° 28 division de l’hôpital moderne. Fille de François Mauduison, cultivateur (?) domicilié à Orléans rue Marché neuf, département du Loiret et de Marie Louise Céllerin, fille de confiance du susnommé demeurant ordinairement à la commune de Bouzy canton de Vitry-aux-Loges même département âgée de quarante-trois ans native de Saint-Benoit-sur-Loire département du Loiret."

Le 12 octobre 1823, François Mauduison fait donation à sa fille naturelle de l’ensemble de ses biens par acte notarié chez Maître Berthier, notaire à La Ferté-Saint-Aubin.

En 1825 Louise Victoire Flore épouse Auguste Venard, notaire royal à la Ferté-Saint-Aubin, ancien officier de marine, décédé à Sauvée le 19 novembre 1839 à l’âge de 49 ans.

François Mauduison meurt à Sauvée le 28 Octobre 1832 à l’âge de 81 ans.

Ces deux décès figurent dans les archives d’état civil à la mairie de Bouzy.

La Famille Hachette

Le 10 juin 1841, Louis Christophe François Hachette se rend propriétaire des biens pour la somme de 250 000 francs payables en plusieurs quittances.

C’est le nom de Hachette qui se rattache le plus à l’histoire de Bouzy.

Après son décès, les enfants Hachette revendent une partie des propriétés à Guillaume Imbault et Pierre Pascal Grégoire, tous deux marchands de bois à Châteauneuf-sur-Loire.

La transaction se fait chez Maître Billard, notaire à Châteauneuf le 3 mars 1864

La vente concerne :

1) Le Château de Sauvée composé de :

 Le principal corps de bâtiment élevé sur caves, d’un rez-de-chaussée, d’un premier étage et d’un second étage en mansardes, sous comble à deux égouts (?),

 au levant un petit corps de bâtiment comprenant une ancienne cuisine, grenier au-dessus,

 au couchant et en retour d’équerre un corps de bâtiment élevé sur cave, d’un premier étage avec grenier au-dessus, comprenant une chambre à feu, le logement du jardinier, une remise, une ancienne chapelle au couchant de laquelle se trouve une étable avec grenier au-dessus,

 cour d’honneur devant le château et au midi dans laquelle existe un puits à eau, cette cour est fermée par une grille en bois et une porte grillée en fer.
2) La ferme de la Basse cour située au levant du château au-delà de la cour d’honneur, composée de quatre corps de bâtiments et d’une cour dans laquelle existe une pompe à eau.
3) Terrains au midi des bâtiments longeant le chemin.
4) La Tuilerie composée d’un four à bois, des halles et séchoirs, atelier de fabrication, maison d’habitation du tuilier.
5) La locature du Pinaguet.
6) Le parc de Sauvée, constant en jardins, prés, bois, terres, vivier, représentant environ 43 hectares.

Les Imbault

En suivant le cheminement des matrices cadastrales, on relève qu’en 1882 Guillaume Imbault cède le château de Sauvée et les propriétés à Félix Imbault Chevallier, maître marinier demeurant à Châteauneuf-sur-Loire, puis à Combleux.

Concernant les parcelles de Sauvée, on relève qu’en 1909 elles sont revendues par Félix Imbault mais ne figure pas les noms des acheteurs. On peut supposer qu’à cette date l’ensemble des propriétés a déjà été morcelé, puisque maintenant plusieurs propriétaires se partagent les bâtiments restants.

Qu’est devenu le château de Sauvée ?

D’après certains renseignements recueillis auprès des descendants de la famille Hachette, le château proprement dit aurait brûlé, mais sans déterminer l’époque.
Or, toujours sur la matrice cadastrale, I’on relève au chapitre Diminution : "Parcelle K 41, maison, classe 2, revenu 18 F, démolition, année 1885."
La raison de cette démolition pourrait bien être l’incendie qui a détruit le château peut être dans les deux années précédentes.
A cette époque la pierre étant un matériau précieux pour les bâtisseurs, il ne reste rien du château proprement dit, à part les communs, ainsi que deux platanes et un étang vestiges de l’immense parc.
La pierre datée de 1752 est donc le seul témoin de ce passé.
Signé : M.G.

Sources : extrait du bulletin municipal de Bouzy-la-Forêt n°22/février 1999, Office de Tourisme de Châteauneuf-sur-Loire et Wikipédia